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Investir en temps de crise, risque ou opportunité ?

La crise du Covid-19 puis la guerre en Ukraine ont provoqué un climat d’anxiété sur les marchés financiers. Certains investisseurs misent sur le risque et investissent davantage alors que d’autres, plus frileux, préfèrent récupérer une partie de leur placement. Alors comment anticiper et organiser ses investissements face à des événements aussi imprévisibles ? Éclairages.

Si l’on se replonge il y a 3 mois seulement … la crise du COVID semblait s’atténuer, la croissance du marché économique était à la hausse, les risques géopolitiques majeurs n’étaient pas en alerte et l’inflation s’annonçait ponctuelle et contrebalancée par des politiques accommodantes. Le risque était clairement allégé. Mais le 24 février dernier, la déclaration de guerre de Vladimir Poutine à l’Ukraine a rabattu les cartes. Les marchés dévissent et sont en baisse de 15 à 20%.

Quelles sont les conséquences du conflit en Ukraine sur l’économie française et ses perspectives de croissance ?

La crise ukrainienne a deux impacts forts sur l’économie tricolore. Le prix des matières premières, déjà élevé au sortir de la pandémie, est de nouveau sous pression. Ces hausses ont un impact direct sur les coûts de production des entreprises et sur le pouvoir d’achat des ménages français, ce qui explique en partie la baisse des cours.

Comment les marchés financiers réagissent-ils ?

Le CAC40 et le Dax ont respectivement perdu 15% et 19% de leur valeur depuis le 1er janvier. Mais il y a de bonnes chances que la baisse ne soit que temporaire. Si l’on s’intéresse aux crises qui ont marquées l’Histoire depuis la seconde guerre mondiale, on remarque que ces chocs sont souvent transitoires. En général, moins de 3 mois après le début d’un conflit, les marchés sont revenus à leur niveau initial. C’est ce que l’on a observé pendant le Brexit, par exemple.

Néanmoins, pourtant très localisé, le conflit ukrainien aura un impact global sur l’économie, en raison de la hausse des prix des matières premières, qui risque d’affecter plusieurs secteurs. A commencer par les constructeurs automobiles qui souffraient déjà de difficultés d’approvisionnement à cause de la pandémie. Sur ce point, la guerre en Ukraine pourrait aggraver certaines pénuries. Les banques sont également touchées. Les entreprises spécialisées dans la défense et l’armement ont, en revanche, vu leur valorisation s’apprécier considérablement suite aux annonces de la France, l’Allemagne et la Chine, qui ont indiqué que leur budget défense serait revu à la hausse.

Comment se protéger dans ce type de situation ?

Il faut acheter au son du canon et vendre au son du clairon ! Ce fameux proverbe boursier est parfois attribué au financier Nathan Mayer Rothschild, fondateur de la branche londonienne de la célèbre famille de banquiers. En substance, il signifie qu’une période de guerre est propice à la prise de risque (l’achat d’actions), tandis qu’il vaut mieux vendre quand sonne l’armistice ou, par extension, dans le cas d’un scénario économique sans nuage.

Pour se protéger des soubresauts des marchés financiers, il faut veiller à toujours bien diversifier son portefeuille. Sur le plan sectoriel, en investissant dans des entreprises issues de secteurs comme la santé, la tech ou la défense, mais aussi sur le plan géographique. L’Europe est touchée de plein fouet par le conflit, puisqu’il se déroule près de son sol, alors que les entreprises américaines sont peu impactées pour l’instant. Diversifier vos prises de position permet de diluer votre exposition au risque.

Est-ce le bon moment pour investir ?

L’idéal, c’est toujours d’investir en plusieurs fois, pour lisser les variations, en particulier lorsque les cours sont volatiles. Les marchés ont perdu 15 à 20% depuis le début de l’année, on a donc un point d’entrée intéressant. D’autant que plusieurs indicateurs nous invitent à rester optimistes pour la suite : le chômage est faible, à date la croissance résiste bien, et grâce à l’interventionnisme des banques centrales, il reste encore beaucoup de liquidités sur les marchés.

Nos conseillers sont là pour vous guider, vous accompagner et vous rassurer dans cette période. N’hésitez pas à nous contacter.